Que se passe-t-il dans votre cerveau sous hypnose ?
Ah l’hypnose, elle intrigue, elle inquiète, elle fascine.
Depuis mes débuts en tant qu’hypnothérapeute, mon métier me vaut un grand nombre de questions de la part de mon entourage.
Mais qu’est-ce que l’hypnose ?
On parle d’ « état modifié de conscience » pour désigner la transe hypnotique. Entre l’éveil et le sommeil, la transe hypnotique se caractérise par une relaxation mentale et physique, une attention ciblée, et une augmentation de la suggestibilité.
Un état bien mystérieux dont l’utilité a été démontrée cliniquement notamment dans le traitement de la douleur, de l’anxiété et des troubles post-traumatiques. Mais le phénomène hypnotique restait à caractériser en termes physiologiques :
Qu’est ce qui se passe vraiment dans le cerveau de celui que se fait hypnotiser ?
Grâce aux avancées de l’imagerie médicale, il est maintenant possible de mieux comprendre ce qui se passe dans le cerveau en état d’hypnose. On peut observer précisément les modifications de l’activité pour les différentes zones cérébrales.
Une étude de chercheurs de Stanford, publie dans Cerebral Cortex dévoilent les zones du cerveau activées, celles désactivées ou connectées pendant la transe hypnotique.
3 changements majeurs sont observés en état d’hypnose :
- Une baisse de l’activité dans la région appelée « dorsale cingulaire antérieure » qui s’active lorsque vous êtes préoccupé par quelques chose. « Cela explique qu’une personne hypnotisée soit tellement absorbée qu’elle ne se soucie plus de rien d’autre », détaille David Spiegel, le principal auteur de l’étude.
- Une augmentation des connections entre 2 zones du cerveau : le cortex préfrontal dorso-latéral et l’insula, impliqués respectivement dans la planification et organisation, et la régulation des fonctions du corps. L’auteur interprète ce phénomène comme une amplification de la connexion cerveau/corps sous hypnose. Spiegel y voit aussi l’explication du pouvoir de l’hypnose sur le contrôl de la douleur.
- La connectivité entre ce même cortex préfrontal dorso-latéral et la partie du cerveau impliquée dans l’auto-reflexion est quant à elle diminuée. Ainsi en état d’hypnose l’individu est moins inhibé : cela permettra de débloquer des solutions créatives à ses problèmes.
Mieux comprendre les mécanismes et les changements du cerveau impliqués pendant l’état hypnotique ouvre la voie vers une meilleure reconnaissance de cette pratique très ancienne et de ses applications.
Pour les passionnés et scientifiques qui ont envie d’en savoir plus voici lien vers l’étude : https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/27469596